L'église de Termes - La visite du château de Termes

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GENERALITES
L'EGLISE NOTRE-DAME DE TERMES

L'église Notre-Dame est inscrite à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1951. Elle a fait l'objet d'une restauration importante en 2009 (réfection de la toiture, mise hors d'eau du bâtiment et mise en lumière de la nef).

L’église mesure extérieurement 22 mètres de longueur sur 9 mètres de largeur. Les murs ont un mètre d’épaisseur. L’édifice est voûté en berceau brisé.

Ce bâtiment possède nombre d’éléments apparentés au style roman : sobriété des volumes, aspect trapu, petites baies faiblement éclairantes, voûte en berceau brisé reposant sur des arcs doubleaux.

L'édifice n'a pas subi de grandes modifications depuis le XIIIe siècle. Cependant, à la fin du XIXe siècle, l'entrée de l'édifice a été déplacée ( du mur sud vers le mur ouest), le mur nord a été surélevé, le clocher, primitivement à arcade a été remplacé par un clocheton et les grandes ouvertures avec les vitraux ont remplacé des ouvertures plus modestes.

Cette carte postale ancienne (pas de datation connue, mais certainement avant 1920 ?!?) montre un aspect disparu de l'église, avec un intérieur intégralement crépi / peint (?).   
XIIe ou XIIIe SIECLE ?

L’hypothèse de datation la plus communément retenue pour la fondation de l'église paroissiale de Termes est celle que nous apporte un texte de 1163 (acte de partage entre les enfants du comte Raimond II) qui stipule la construction d’une nouvelle église pour les habitants dans le faubourg de Termes (in barrio de terminio).

Pourtant, au XIIe et durant la première moitié du XIIIe siècle, le village principal de Termes se situait sur la colline, juste sous le château, avec sa propre enceinte. Les récits du siège de 1210 font bien mention d'un village fortifié formé d'au moins 2 faubourgs. Il est donc possible de penser que l'église mentionnée en 1163 ait été construite là-haut, à l’intérieur du village fortifié car les seigneurs de Termes, Raimond et Guilhem s’engagent à faire construire cette église au cœur de la population puisqu’elle doit être à son usage.

Il est donc possible de rattacher la construction de l'actuelle église aux années 1260, quand le village est déplacé depuis la colline castrale jusqu'au fond de vallée, son emplacement actuel. Les armoiries du bénitier (voir plus loin) étant de plus contemporaines de cette fin du XIIIe siècle.

ARCHITECTURE :
L'EGLISE EN DETAIL

Du côté sud (dans la rue) :
Sur le mur extérieur, sous la toiture, l’édifice est couronné par une corniche romane, composée de tablettes saillantes juxtaposées les unes aux autres, reposant sur des corbeaux en quart-de-rond, servant de larmier (élément architectural servant à éloigner les eaux de pluie du mur).
Dessous, on aperçoit encore les traces de l’entrée primitive: en plein cintre, elle était surmontée d’un porche. On y pratiquait l’ablution du visage, des mains et des pieds avant d’entrer dans le lieu saint. Ce porche, supprimé en 1870, ouvrait alors sur un cimetière qui a aujourd’hui disparu.

Côté ouest ( porte d'entrée) :
La porte d’entrée actuelle a été percée en 1870. Elle est couverte en arc en plein cintre chanfreiné. Malgré les remaniements, ses ferronneries sont d’origine médiévales et classées Monuments Historiques. Le verrou est orné d’un motif géométrique: une succession de croix de St André avec des points dans les angles. C’est un verrou rural, composé d’un barreau en fer rond, glissant entre deux vertevelles (pièce de fer en forme d’anneau ) et manœuvré au moyen d’une poignée, rivée sur son centre.

Ancienne photographie du verrou sur l'ancienne porte :

Crédit photographique
Ministère de la Culture (France), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, diffusion RMN-GP

Intérieur :
De plan simplement quadrangulaire à nef unique et chevet plat, cet édifice s’étend sur trois travées. Les murs sont construits en gros et moyen appareil régulier.
Le couvrement de l’église est en berceau brisé. On a ici préféré un berceau brisé, comme dans beaucoup d’édifices du Sud de la France, à un berceau en plein-cintre pour ses avantages architecturaux : la poussée du berceau brisé étant moindre que celle du plein cintre, il permet d’obtenir une voûte plus stable et plus solide.
Cette voûte est scandée par trois arcs doubleaux qui délimitent les travées de l’église. Les doubleaux sont des renforts de maçonnerie destinés à augmenter la solidité de la voûte en la
doublant tout en procurant un certain effet décoratif.

L’église prenait le jour par des fenêtres rectangulaires et vitrées qui mesuraient, au dire de certaines personnes contemporaines de leur transformation, 1 m à 1,20 m de hauteur sur 0.20 mètres de largeur. Il y en avait probablement deux sur le côté sud et une sur le côté nord. Deux autres ouvertures existent à l’ouest et l’est et nous donne une idée de ce
qu’étaient les autres fenêtres agrandies vers 1870.
Ces ouvertures nous permettent d’imaginer l’aspect initial de l’édifice : un bâtiment sobre et à l’allure d’une petite forteresse. Le chœur est désormais éclairé par un oculus situé au dessus de la petite baie.

LE BENITIER

Vous observez le bénitier en entrant dans l'église, tout de suite à gauche. La colonne servant de support au bénitier a été classée le 2 juin 1938. Elle porte sur 3 faces le blason de Pierre de Montbrun, seigneur de Villerouge Termenès et archevêque de Narbonne de 1272 à 1286. Ces armes représentent des corbeilles de feuilles.
LE TABLEAU DE
LA VIERGE A L'ENFANT

L’œuvre, du XVIIème siècle, est peut être d’origine espagnole. En effet, on peut y noter l’influence flamande introduite dans ce pays depuis le sacre de Charles Quint.

C’est une représentation traditionnelle de Vierge à l’Enfant: Marie, vêtue d’ un habit à ses couleurs (rouge et bleu) porte Jésus sur ses genoux.Elle est entourée de Sainte Catherine et de Sainte Cécile en attitude de dévotion et accompagnées de leurs palmes de martyres.Les mêmes couleurs sont arborées par Sainte Cécile peut être parce qu’elle aussi avait fait vœu de virginité. Son attribut, l’orgue, est situé derrière elle. Sa légende veut qu’elle ait vécu à Rome au début de l’ère chrétienne. Jeune fille de la plus haute noblesse, elle est contrainte d’épouser un jeune noble malgré son vœux de chasteté. Grâce à l’apparition d’un ange dans la chambre nuptiale, elle réussit à le convertir. Elle est ensuite condamnée à mourir étouffée dans une chaudière pour avoir refusé de sacrifier aux dieux païens. Un nouveau miracle se produit puisqu’elle est sauvée par une nuée céleste. On la destine alors à la décapitation et c’est en jouant de l’orgue qu’elle va à son supplice.

Grâce à un fragment de roue sertie d’une pointe on peut reconnaître Sainte Catherine. Jeune fille noble d’Alexandrie, c’est l’empereur en personne qu’elle refuse d’épouser en raison de son mariage mystique avec le Christ. Celui ci charge alors cinquante philosophes de lui démontrer l’inanité de la foi chrétienne. Après l’échec de ces savants, Maximien les fait brûler et condamne Catherine a être déchirée par une roue garnie de pointes. Celle ci se brise
miraculeusement et Catherine meurt décapitée.
L’épée au premier plan symbolise les supplices des deux saintes puisque toutes deux sont mortes de la même façon.
LA PIERRE DU CHATEAU

En avançant dans l'église, sous le tableau, sur votre gauche donc, vous remarquerez sûrement une pierre peu ordinaire. La vue ancienne ci-jointe vous la montre du temps ou, avec une partie malheureusement volée, et qui la complétait au-dessous, cette pierre était posée au col del castel.

Photo Pierre EMBRY - Crédit photographique
Ministère de la Culture (France), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, diffusion RMN-GP

Vraisemblablement récupérée au château, lors de la destruction des années 1653-1654, cette pierre taillée, formant une épée (et non une croix !), est une de ces pierres que les habitants ont récupérée dans la forteresse afin d'en faire un nouvel usage.


LES VITRAUX

Les vitraux sont contemporains du percement des baies. Ils ont été offerts par des donateurs dont les noms figurent sur des petits cartels aux pieds des saints.

Saint Laurent
Don de Laurent GUIZARD à son saint éponyme et de Anne GUITTARD.
Laurent est reconnaissable au gril, élément de son supplice. Il porte également la palme des martyrs. Il est le patron des pauvres.

Saint Joseph
Don de Joseph POUS, maire de Termes à son saint éponyme. Joseph est reconnaissable à l’outil de charpentier et au lys symbole de chasteté qu’il tient.

Sainte Geneviève
Don de M. Degrave. Geneviève est toujours représentée comme une jeune bergère entourée de moutons. Le nom Germana a dû lui être attribué en souvenir de son protecteur Saint
Germain. Elle est la patronne de Paris.

Sainte Cécile
Don de CMP GELLIS. Comme sur le tableau de la nef, Cécile est représentée avec un orgue. Mais notez qu’il s’agit là d’un orgue portatif muni d’un soufflet. Cécile est bien sûr la
patronne des musiciens.

Saint Paul
Don de l’abbé VAYSSE. Il est considéré comme étant le fondateur de l’Eglise Universelle. Converti après une apparition sur le chemin de Damas, il devient le plus important prédicateur
de la foi chrétienne. Il est mort décapité et porte donc une épée ainsi que la palme indiquant son martyre. Son casque romain indique sa qualité de citoyen de cet empire
LE CADRAN SOLAIRE

Depuis la rue qui longe l'église au sud, vous pouvez observer le cadran solaire restauré en août 2010 par Hervé Thillard. Le montage ci-dessus vous montre l'état avant restauration, puis après. Dans le coin bas-gauche, nous vous montrons le petit cadran taillé directement dans la pierre. Il faut chercher ce dernier du coté de l'angle sud-ouest de l'église...
LA CLOCHE

En bonus, peu visible sinon... voici la cloche de Termes !



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